La crise sanitaire actuelle du Coronavirus impacte le monde entier. La pandémie a donc bien sûr des répercussions sur le monde du voyage et l’ensemble des opérateurs, en commençant par les compagnies aériennes.
Parmi les plus touchées, les compagnies low cost doivent faire face à un remise en cause complète de leur modèle économique
Le modèle des compagnies à petits prix
On aime les compagnies à bas coût pour leur capacité à fournir des billets d’avions à tout petits prix sur des avant ou arrière saisons. Pour pouvoir proposer des vols à partir de 10 € l’aller, il faut pouvoir tenir un modèle qui repose sur certains prérequis indispensables :
- Pouvoir remplir les avions en pleine saison sur des taux proches de 100% ( voir au delà en anticipant les fameux noshow). Ces billets à très haute contribution permettent de racheter les pertes des places vendues à très bas prix, indispensable pour la balance économique sur une longue période.
Pour cela, il faut donc pouvoir remplir l’ensemble des places de chaque avion, aller et retour, sur tous les segments proposés. - Réduire le plus possible le temps où l’avion est au sol.
Pour toutes les compagnies du monde, un avion qui ne vole pas est un avion qui ne rapporte rien au contraire, il coûte. Pour une compagnie low cost cette équation est encore plus importante. Le temps « non volé » doit être le plus court possible, pour maximaliser le nombre de billets facturés sur 24 heures.
Ainsi, le personnel des compagnies low cost est polyvalent. Le personnel de cabine est aussi en charge du nettoyage des places entre chaque rotation. Pour réaliser cet exploit, tout est chronométré, le temps consacré à chaque siège devant être le plus court possible - Enfin, le modèle repose sur le fait de vendre un billet sans aucun service puis de facturer ensuite tout supplément. Bagages, services à bord, enregistrement préférentiel, place choisie, toute option est facturée en plus afin de faire gonfler le coût initial.
Ce que change la crise
La crise du Coronavirus, en plus de clouer au sol un grand nombre d’avions, implique pour la reprise des obligations sanitaires qui vont mettre à mal le modèle économique des compagnies low cost.
Impossible de faire voler un avion actuellement avec 100 % de sa capacité en siège occupé. Même avec une place sur 2 voir 70 % de l’avion occupé, le prix du billet sec n’est plus rentable.
De même, les normes de désinfections et de nettoyage de la cabine vont être nettement plus strictes. Impossible de le réaliser dans le même laps de temps, avec comme seul intervenant le personnel de bord. Cela veut donc dire l’intervention de sociétés de nettoyage spécialisées.
Enfin, en réduisant le nombre de passagers par vols, le nombre de ventes additionnelles se restreint lui aussi, augmentant le manque à gagner de la compagnie lowcost.
La fin d’un modèle ?
Impossible de dire aujourd’hui si le modèle low cost survivra à cette crise sanitaire. Pour l’instant, comme le confirme certains sites spécialisés, les plans de licenciement sont mis en place dans les compagnies comme Ryanair et les perspectives d’avenir ne sont guère réjouissantes.